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Madame Elbaz était une admirable professeure. Brillante et passionnante, elle faisait partie de ces enseignants qui marquent un parcours universitaire ou une scolarité, de ceux et celles qui donnent envie de faire ce métier et de se passionner pour leur discipline. Je n’oublierai jamais ses cours, sa sympathie, son humour, sa bienveillance et sa saine rigueur. Il me semble qu’elle croyait en l’immortalité de l’âme, puisse-t-elle avoir raison et trouver la paix qu’elle mérite.
Posté par: Olivia Siame
Promotion (année d’obtention de la licence): 2022
J'ai eu le plaisir d'assister à un cours de Joy Elbaz seulement le temps d'un semestre, mais en si peu de temps, elle a quand même réussi à beaucoup me marquer. Pour plusieurs raisons. D'abord, par son expertise incroyable dans son domaine de recherche, pour une personne aussi jeune. Alors que d'autres professeurs n'ont pas ce souci de rigueur. Son cours a réussi à tracer un parallèle vraiment passionnant entre Aristote et Anscombe dans le domaine de l'intention, sans pour autant résumer ou simplifier aucun des aspects des deux pensées. Aprèsm surtout c'était une incroyable pédagogue, qui expliquait et problématisait vraiment bien, et avait cette sorte d'autorité tellement rare où elle arrivait à imposer le respect et la discipline, tout en laissant transparaître sa sensibilité et peut-être fragilité, en démontrant bien que les deux n'avaient jamais à s'exclure mutuellement. Ensuite, en tant que jeune femme chercheuse, elle m'a beaucoup inspirée, et s'est montré encourageante avec plusieurs amies, et pour cela, elle représentera toujours une source d'inspiration que j'emporterais avec moi. Enfin, malgré ses problématiques personnelles, elle a tout fait, je me souviens, pour que nous, ses étudiants du moment, ne soyions pas pénalisés par ce qui allait arriver. Les sujets de rattrapages étaient prêts à l'avance pour l'été suivant, et elle nous avait indiqué à qui écrire quand elle serait indisponible courant avril, et tout ça, sans que nous ayions pu avoir la moindre idée de ce qui se tramait. C'est pourquoi cela a été un tel choc d'apprendre sous le manteau, pendant les examens suivants, ce qu'il s'était passé, et comment en rétroaction, elle avait tenu son rôle jusqu'au bout sans rien laissé paraître. Le silence entourant son décès a ainsi été très difficile et amer, et je veux remercier Théo Certain pour la construction bénévole de ce site.
Posté par: Louna Séréna Chérel
Promotion (année d’obtention de la licence): 0
Que ce soit en tant que représentant titulaire du collège des usagers au conseil du département de Philosophie (UFR ALLSH) ou en tant que tuteur en philosophie, j'ai eu le plaisir de discuter de nombreuses fois avec Joy (nos avis divergeaient sur de nombreux points, mais elle possédait cette force de discussion et de débat qui était sienne et qui était particulière, outre nos avis, nos thèmes d'études et de travail étaient aussi très différents), et je tiens à exprimer toutes mes condoléances, à sa famille, à ses amis et à toutes les personnes l'ayant connu. Je n'ai pas les mots, pour qualifier ce sentiment tellement spécial, d'autant plus que je viens d'apprendre la nouvelle par mail grâce à Théo CERTAIN, qui m'a transmis ce site internet dédié. Pour reprendre l'expression plusieurs fois millénaire déjà, issue de nombreuses racines, qui lient vie & ciel : que le ciel console les endeuillés, et permette de trouver réconfort et chaleur qui feront pousser les bourgeons de la continuité en ses proches, élèves et enseignants.
Posté par: Hadriel MESSICA
Promotion (année d’obtention de la licence): 2019
Joy Elbaz menait une réflexion philosophique sur la non-contradiction pratique, qu’elle avait choisi d’aborder, avec une exigence conceptuelle qui ne s’est jamais démentie, dans une perspective aristotélicienne. Son travail déployait magnifiquement le propos aristotélicien et la conception de « la vie comme un tout », expression qu’elle méditait avec obstination et dont nous avons si souvent discuté, pour tenter d’en débusquer toutes les conséquences. Elle mettait dans son travail philosophique une force intellectuelle, dont l’exercice demande aussi des vertus personnelles. Je n’ai cessé de les admirer tout au long des années où j’ai eu l’honneur de la connaître et d’être proche d’elle. Elle méditait Aristote avec rigueur, précision, subtilité. Elle avait su mettre en place un dialogue entre les exigences de la vie telle que nous la menons dans ce monde et les concepts les plus puissants de sa philosophie pratique, ce qui, mais peut-être ne le savait-elle pas, et je n’ai pas eu l’occasion de le lui dire, est la marque d’une vraie philosophe, pour qui la philosophie et la vie ne se distinguent pas et se mêlent intimement, et se renforcent l’une l’autre. J’attendais, pour le lui dire, la soutenance de sa thèse, qui aurait dû être un très beau moment de dialogue philosophique, si la maladie et la mort n'étaient pas venues briser bien trop tôt l’élan qui était le sien. Ses qualités intellectuelles que tous reconnaissaient s’accompagnaient d’une d’une intégrité et d’une générosité sans faille dans le travail, portée qu’elle était par la passion de la philosophie et le respect qu’elle avait du travail intellectuel. Les étudiantes et les étudiants qui ont eu le bonheur de suivre ses cours témoigneront mieux que je ne peux le faire de sa disponibilité et de son implication auprès d’eux, de la foi qui était la sienne dans un métier qu’en dépit de sa courte expérience, elle faisait déjà parfaitement. Elle était d’une pudeur et d’une élégance des sentiments telles qu’il m’est presque impossible d’en dire plus, en dépit de l’amitié profonde qui me liait à elle, et des heures que nous avons passées à discuter ensemble, et à rire aussi, parce que la vie et le travail se mêlaient et qu’elle était douée d’un humour inventif et joyeux. Que dire ?, sinon que toutes ses qualités, humaines et intellectuelles, nous manquent et continueront de nous manquer. Elles manqueront aussi au monde philosophique, sans qu’il le sache, ce monde qu’elle aurait si bien habité, et dans lequel elle aurait fait entendre une voix juste et forte, si le temps lui en avait été donné. Elles manqueront aux étudiantes et aux étudiants qu’elle aurait si bien fait cheminer avec elle et qui auraient su reconnaître en elle la grande professeure qu’elle était déjà. Je ne peux pas clore ces lignes, sans évoquer David, son mari, et Samuel, son magnifique petit garçon, qui l’accompagnaient si bien dans ce bonheur qu’elle réfléchissait et qu’elle vivait. Sa mort intervenue trop tôt ne lui a pas donné de vivre sa vie comme un tout, et si elle a enlevé une part des nôtres, c’est une part immense des leurs que cette mort qui n’est pas venue en son heure leur a enlevée à tous les deux. Les souvenirs précieux de son intelligence, de sa générosité et de son courage en toute situation nous demeurent dans le cœur et nous sont une orientation juste qu’elle sait nous donner au-delà de la mort.
Posté par: Isabelle Butterlin
Promotion (année d’obtention de la licence): 0
Quand je suis rentré en première année de licence de philosophie, je ne pensais pas rester dans cette filière. Cependant, Madame Elbaz m'a fait changer d'avis ! Elle était une enseignante engagée qui désirait former et faire découvrir ce qu'est la philosophie aux jeunes étudiants arrivant en première année. Pour cela, elle prit l'initiative de fonder le Phi'Club afin que les étudiants puissent exprimer leurs pensées pour enrichir, à la fois, leurs propres réflexions et celle d'autres étudiants. C'est grâce à Madame Elbaz et à nos nombreuses conversations que nous avons eu ensemble que j'ai continué mon cheminement dans la philosophie pour devenir enseignant tout en suivant son exemple. Je n'oublierai jamais la détermination dont à fait preuve Madame Elbaz durant toutes ces années, de son implication au sein de sa profession et de sa disponibilité envers les étudiants pour qu'ils puissent réussir. Merci Beaucoup pour tout ce que vous avez fait pour moi Madame ! Votre souvenir restera gravé à jamais dans ma mémoire. Vous m'avez transmit la passion de l'enseignement et le plaisir d'observer l'évolution et le progrès de ceux à qui nous apprenons. Mes plus sincères condoléances à sa famille et à ses amis.
Posté par: Adrien LAMRIBEN
Promotion (année d’obtention de la licence): 2018